Présents tous les deux au séminaire des Ligues du 11 janvier dernier, Virgile Roux (Membre du comité directeur de la Ligue Bretagne) et Yannick Pasquer (Président de la Ligue Bretagne) reviennent sur l’événement et les enjeux à venir.

Retour sur le séminaire en trois phrases clés!

Pour compléter notre article du 12 janvier, j’ai tâché de me prêter à l’exercice de synthèse en retenant seulement 3 interventions qui me paraissent centrales dans les réflexions en cours.

Première intervention retenue, une question abordée par la Ligue PACA : « Qu’est-ce que la structuration » ? Cette question est au cœur de la réflexion qui doit être menée sur l’état des lieux de notre fédération et ses perspectives de développement. Poser cette question c’est interroger la définition de ce qu’est la structuration aux yeux de notre projet commun. C’est poser la question de l’accompagnement et du suivi mis en place par la FFBS auprès de ses organes déconcentrés, mais aussi par les organes déconcentrés auprès des clubs présents sur leurs territoires respectifs.

Deuxième intervention, qui me semble une perspective centrale en réponse au point précédent : « Ce Projet Sportif Fédéral reste à compléter et à affiner tous ensemble » message fort de notre Président de Fédération Didier SEMINET rappelant l’importance de construire un projet collégial mais soulignant surtout que le travail d’écriture de ce projet est loin d’être achevé. Si le Projet Sportif Fédéral (PSF) présenté lors du séminaire trace les grandes lignes des objectifs poursuivis, un chantier reste à mener sur sa déclinaison en plan d’action précis, et sur l’affectation de ressources humaines, financières voir matérielles, nécessaires à sa mise en œuvre.

Troisième intervention : « Le budget fédéral a toujours été voté favorablement en assemblée générale » a souligné à juste titre Didier SEMINET lorsque le déséquilibre du budget fédéral entre haut niveau et développement a été questionné. Un projet de développement ne peut se concrétiser que si on lui affecte les ressources à la mesure de ses ambitions. L’avenir de ce PSF est donc intimement lié au budget prévisionnel qui sera présenté à l’AG du 4 avril prochain à Paris, et aux votes de l’assemblée.

Virgile Roux

Regard budgétaire sur l’avenir!

La création en 2019 de l’Agence Nationale du Sport (ANS) et les interactions qui se mettent en place entre ANS et fédérations sportives, nous offre une opportunité de construire ensemble, acteurs fédéraux, un nouvel élan au projet de développement de la Fédération Française de Baseball Softball (FFBS). Cette commande de l’ANS de rendre copie du nouveau projet de développement (PSF) est un prérequis incontournable à l’attribution d’une enveloppe budgétaire dite « part territoriale » (220.000€ accordés à la FFBS, dont 40.000€ pour les territoires d’outre-mer) que la fédération devra répartir entre clubs, comités départementaux et ligues régionales qui déposeront une demande. Ces fonds, auparavant attribués directement par les services déconcentrés de l’Etat aux associations retenues après instruction de leurs demandes de subvention, seront à présent gérés en autonomie par les fédérations. Le processus de décision est donc revu, mais il n’y a là aucune augmentation des ressources pour les organes déconcentrés et clubs. L’erreur serait donc de centrer le débat uniquement sur cette enveloppe budgétaire qui n’est pas nouvelle en soi. Non, la réflexion doit porter sur une approche globale, questionnant l’ensemble des choix budgétaires opérés au travers du budget prévisionnel de notre fédération, et notamment la question des rétrocessions accordées aux Ligues sur les la base des prises de licences.

Sur 640.000€ de recettes sur les licences, seuls 24.195€ sont redistribués aux Ligues sous forme de rétrocession.

Budget fédéral 2019

A ce jour, (budget fédéral 2019) la fédération touche 640.000€ de recettes sur les licences et organes déconcentrés (affiliations, cotisations, mutations). Sur ces 640.000€ seuls 24.195€ sont redistribués aux Ligues sous forme de rétrocessions. Maintenant que la fédération a épongé ses dettes, il est temps de faire évoluer de manière substantielle ces rétrocessions. Des choix sont à faire, certes difficiles, mais nécessaires.

Au regard du budget 2019, l’axe « Haut Niveau Baseball » (B1), 487.000€ de charges, soutenues par 251.000€ d’aide du ministère (Convention d’Objectif) et 109.000€ de recettes, est en « déficit » de 127.000€. L’axe « Haut Niveau Softball » (S1) sous le même calcul est « déficitaire » de 46.000€ (219.000€ de charges, 122.000€ couverts par la Convention d’Objectif, 50.000€ de recettes). Soit, sur le champ du Haut Niveau, un delta de 173.000€ absorbé essentiellement par les recettes réalisées sur les licences payées par les pratiquants lambda. Sur le champ « organisation » correspondant à la vie fédérale, aux salaires administratifs et techniques et aux frais de fonctionnement c’est un déséquilibre de 392.000€ qui doit être couvert par l’effort financier des licenciés.

J’ai un positionnement sur le sujet qui tranche, qui suppose des sacrifices à court terme, mais qui me semble sain pour l’avenir. En tant que représentant des clubs et licenciés Bretons, du plus jeune au plus âgé, du plus aguerri au plus novice … je prône un rééquilibre des efforts financiers au profit du plus grand nombre :

– Le Haut Niveau doit être financé par la Convention d’Objectif et le développement de partenariats privés uniquement. Il y a là 173.000€ qui viennent des licenciés et des associations qu’il convient de rediriger à leur profit. Je n’oppose pas Haut Niveau et Développement, mais je possède l’intime conviction que c’est par le développement que l’on pourra prétendre à faire du haut niveau à long terme et non l’inverse.

– Le fonctionnement fédéral représente lui aussi un poids important dans le budget de la fédération, notamment la part salariale (251.000€). Je le réaffirme, l’emploi est une priorité qu’il faut savoir pérenniser et valoriser à sa juste valeur, y compris au siège fédéral, il faut donc poursuivre. Mais les missions attribuées aux salariés sont à questionner au regard des besoins des acteurs affiliés qui financent leurs postes. Positionner un salarié à minima sur le suivi, l’accompagnement et le soutien des organes déconcentrés est une réflexion à mener.

Les acteurs du baseball softball, sans oublier le cricket, doivent être au fait de ces éléments d’analyse pour forger leur opinion. Il en va de la responsabilité de chacun de débattre de ce sujet qui conditionne notre avenir commun. Il en va de la responsabilité des clubs de porter la voix de leurs licenciés à l’Assemblée Générale, et de voter pour un budget qui soit cohérent avec les ambitions visées par le PSF (nouveau plan de développement sportif fédéral) en remettant l’accompagnement des Ligues/CD et Clubs au cœur de nos préoccupations afin de servir à terme le Haut-Niveau. 

Yannick Pasquer

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