Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques 2024 (COJO) a annoncé ce vendredi 22/02 que le baseball n’était pas retenu pour faire partie des quatre disciplines proposées aux Comité International Olympique (CIO) comme candidats susceptibles d’être ajoutés au programme des JO de 2024. Parole à Yannick Pasquer, Président de la Ligue Bretagne de Baseball et Softball suite à cette annonce.

 

Yannick, peux-tu partager ton point de vu suite à l’annonce du jour?

C’est fort dommage pour nos sports (baseball et softball), car c’était une occasion unique pour être sur le devant de la scène durant ces prochaines années en France. Au-delà de la participation aux JO, cela aurait pleinement boosté le projet de réalisation du Centre National de Baseball et Softball en région Parisienne, qui reste cependant une priorité fédérale rappelée par notre Président Didier Séminet ce jour même par communiqué de presse. A vrai dire, je ne suis pas surpris du choix du COJO, car aux yeux des décideurs du CNOSF, le baseball – Softball n’est pas un sport majeur en France, culturellement ancré dans notre pays. Je ne parle pas de nos chances de médailles qui sont très minces face aux grandes nations mondiales. La France, en tant que pays hôte a la possibilité d’accueillir quelques disciplines nouvelles durant ces jeux, il est normal qu’elle choisisse des sports à potentiels de médailles.

Notre seul atout majeur était que Paris 2024 se déroule entre Tokyo 2020 et Los Angeles 2028, deux villes qui devraient accueillir le Baseball. Nous aurions été le trait d’union assurant la continuité. Aurait-il fallu que la Major League Baseball (MLB) entre aussi dans la danse en libérant les stars durant les JO pour offrir un argument de poids du point de vue médiatique ? Sans doute trop utopique pour avoir la réponse aujourd’hui ! 

 

Questionné dans un article du Journal le Parisien (lien vers l’article) Didier Séminet, Président de la FFBS, évoque son ressenti suite à cette annonce. Il a également adressé aux Présidents de Ligue Régionale un courrier en ce sens. On sait que le Président et son entourage se sont beaucoup investis sur le projet. Quel est ton ressenti à la lecture des mots de Didier Séminet?

Je devine la déception de notre Président, nous nous connaissons depuis quelques décennies maintenant. Quand nous nous engageons, même si les chances sont minimes, c’est pour gagner. Nous sommes de la même veine à ce niveau là!

Didier a tout donné ainsi que son équipe. Ils ont fait le job, et de belle manière, même si tout est perfectible bien sûr. Cette aventure pourrait être partagée auprès des dirigeants de clubs, Comités Départementaux et Ligues, car nous pourrions en tirer des leçons. Maintenant la décision finale du CIO n’est pas encore prise, même si les orientations semblent claires !

 

Quatre nouvelles disciplines proposées par le COJO. L’escalade, le skateboard, le surf et le breakdance. Un commentaire?

Je suis ravi pour ces sports qui vont profiter d’être sous les feux de la rampe pour se faire encore mieux connaître. Ce sont des sports « jeunes » qui sont dans l’air du temps, proposant une approche de la pratique sportive en adéquation avec les nouvelles aspirations des pratiquants. Ils sont très présents sur les réseaux sociaux. Ils sont spectaculaires, font rêver, très visuels, aussi bien sur un smartphone que sur grand écran. Il n’est pas nécessaire de connaître parfaitement les règles pour prendre du plaisir à regarder. Les séquences sont assez rapides, contrairement au format des compétitions de Baseball qui captent seulement les fans prêts à rester plusieurs heures devant l’écran. Les publicitaires adorent ces pratiques nouvelles pour s’adresser à la cible qu’ils essaient d’atteindre tout le long de l’année.

 

Que peut-on apprendre de ces disciplines à ton sens?

Pour revenir sur la pratique sportive, nous avons beaucoup à apprendre de leur approche auprès des pratiquants. Combien de nos stades sont éloignés des lieux de vie, ou enclavés dans des complexes sécurisés, fermés par un portail, inaccessibles en dehors de créneaux du club?

Il y a quelques temps j’appuyais l’idée auprès de la ville de Rennes, qu’il fallait réaliser des espaces de jeu low-cost (à coûts maitrisés) ouvert à tous, dans les aires publics de la ville (parcs et coulées vertes) pour que les Rennais s’approprient ces espaces. Et si par bonheur un(e) néophyte souhaite aller plus loin, la pratique en club pourra se faire dans de meilleures conditions. Le projet n’a pas vu le jour, mais je ne désespère pas. Un exemple me fait dire que c’est une voie à suivre, la ville a récemment construit un skatepark en ville, ouvert à tous 24h/24h. Les jeunes se sont appropriés l’espace, leurs amis viennent les voir, les filment pour relayer sur les réseaux sociaux. La ville a encouragé en parallèle la pratique en club sur le même site… c’est un succès à tous les niveaux.

Pour finir sur une note positive, je souhaite souligner que nos associations et nos disciplines sont pleines de qualités, à nous de les exploiter. En quelques mots, construire avec elles une offre de pratique moins contraignante, que ce soit avec le baseball, softball ou encore le baseball5, offrant plus de liberté aux pratiquants, et surtout des associations capables de valoriser le rôle social de leur projet associatif et sportif sur leur territoire. En faisant évoluer notre approche, en captant davantage de publics, demain nous pèserons davantage auprès des décideurs et financeurs du sport Français.

 

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